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Cette semaine, on accueille l’article de Christophe Cousi sur le blog pour parler de la première partie du mémoire du master de psychologie, avec pleins de conseils très utiles ! Pour toutes celles et ceux qui veulent bien construire leur problématique ou s’assurer d’être sur le bon chemin. Bonne lecture ! 😊

 

Vous voulez réaliser un « mémoire de dingue », je vous indique comment le faire. Chaque année, vous êtes nombreux à redouter l’élaboration et la rédaction de votre mémoire de recherche tout en vous demandant si vous parviendrez, au final, à réaliser un tel exercice.

Je tiens à vous rassurer : même si l’exercice paraît difficile à priori, avec un peu de méthodes, de bons conseils et une bonne gestion du temps, même si certains finissent « à l’arrache », vous y parvenez toutes et tous. Mon objectif est de vous amener à réaliser ce que j’appelle un bon mémoire de recherche.

Qui suis-je pour vous faire une telle proposition ? Je m’appelle Christophe, je suis psychologue et doctorant en psychologie au sein de deux laboratoires ; créateur du blog MethodoRecherche.com, mes mémoires de Master 1 et 2 ont tous deux reçu la mention « Très bien ++ ».

Je souhaite partager avec vous ce qui m’a permis de réaliser ces deux mémoires de qualité, en vous aidant au fur et à mesure dans la réalisation de votre mémoire de recherche.
Je vais aborder aujourd’hui la première partie du mémoire en traitant de la problématique et de la revue de la littérature. Il va s’agir ici de poser les bases fondamentales de la réalisation d’un bon mémoire de recherche.

 

Une bonne problématique de recherche

Pour démarrer votre mémoire, vous allez devoir trouver dans un premier temps un sujet de recherche. Cela n’est pas si évident qu’il n’y paraît, mais au final, tout le monde y parvient. A ce propos, je vous invite à consulter mon article 6 conseils pour trouver un bon sujet de recherche.

 

L’ingrédient essentiel d’un bon mémoire

Le plus délicat est de trouver une problématique qui découle d’un sujet de recherche. La problématique, c’est le problème de recherche dégagé de la littérature ou d’un problème rencontré sur le terrain, quelque chose que l’on ne connaît pas encore et que vous proposez d’étudier plus précisément.

Il est important de noter que trouver une bonne problématique conditionne la réussite à votre mémoire, car c’est la pierre angulaire (avec la partie « Discussion ») d’un écrit de fin d’études. En ce sens, vous devez argumenter et convaincre votre directeur de mémoire que vous avez trouvé un objet de recherche particulier, original et qui mérite d’être étudié pour apporter –même modestement, à la communauté scientifique.

 

Des bases solides et scientifiques

Je vois beaucoup trop d’étudiant(e)s qui veulent réaliser une recherche basée sur une problématique que je qualifierais de naïve, issue de leur tête et qui ne se base pas initialement sur la littérature ou sur la résolution d’un problème sur le terrain ; et c’est une grave erreur.

En principe, c’est la littérature qui devra vous fournir la base de votre problématique. Oui, mais vous vous dites, comment trouve-t-on une problématique dans la littérature ?

Pour ce faire, vous allez devoir trouver une série d’articles pertinents sur votre sujet de mémoire et vous allez analyser et synthétiser ces articles en profondeur :

  • Sur quoi ils s’appuient ?
  • Quelles sont les références théoriques ?
  • Quel était l’objectif de l’étude ?
  • Quelles méthodes ont-ils utilisées ?
  • Quels résultats ont-ils obtenus ?
  • Comment ont-ils discuté de leurs résultats et surtout comment ceux-ci ont été confrontés à la littérature existante ?

Ce travail d’analyse et de synthèse devrait vous permettre de détecter des failles, des manques… qui mériteraient d’être étudiés dans de futures recherches, et pourquoi pas la vôtre ? J’aime employer cette métaphore du trou dans le mur que l’on va venir combler : je l’appelle le Knowledge gap (trou dans le savoir ou la connaissance).

 

Une petite astuce

Je vous donne une astuce pour trouver des idées de problématique : cette astuce, c’est de lire dans la partie Discussion de ces articles, la partie « Limites de l’étude » et « Perspectives de recherches futures ». Parfois, dans les articles, ces sections sont spécifiques, mais se trouvent toujours à la fin des articles scientifiques. On peut vraiment y trouver des pépites.

En effet, les chercheurs y expriment les limites rencontrées dans leurs études tout en indiquant souvent comment d’autres chercheurs pourraient reprendre ou poursuivre les recherches, en donnant de nouvelles pistes, de nouvelles variables à prendre en compte, de nouveaux indicateurs, de nouvelles méthodes, etc. Je vous invite donc à explorer de manière très attentive ces parties dans les articles scientifiques.

 

Pourquoi faut-il trouver une problématique extraite de la littérature ?

Parce que dans toute recherche, on ne part jamais de zéro. On part toujours d’une littérature existante, de ce que l’on sait déjà sur le sujet, de manière à y trouver ce que l’on ne sait pas encore et qu’il serait intéressant de pouvoir étudier pour apporter sa contribution à la connaissance.

Aussi, l’une des choses les plus importantes à savoir, c’est que dans votre partie « Discussion », que je considère comme étant la partie la plus importante avec la problématique, il faudra évidemment discuter de vos résultats, mais surtout confronter ceux-ci à la littérature existante, aux recherches précédentes.

C’est là un élément fondamental de la discussion et de la qualité d’un mémoire de recherche, quels que soient vos résultats. Raison pour laquelle il faudrait toujours partir d’une problématique issue de la littérature existante de manière à pouvoir confronter vos résultats à ceux d’autres chercheurs. Sachez que vous ne serez pas évalués sur la base de vos résultats, qu’ils soient significatifs ou pas. En revanche, la qualité de votre « Discussion » sera essentielle.

 

Une bonne revue de la littérature en psychologie

Abordons à présent la revue de la littérature proprement dite. Une bonne revue de la littérature devrait être composée principalement d’articles scientifiques, car ils constituent le cœur de votre recherche. Bien évidemment, les ouvrages, les thèses et autres documents écrits ou sonores intéressants ont tout à fait leur place dans une revue de la littérature.

L’anglais : un incontournable 

Cette partie vous effraie souvent, car elle demande, d’une part, un minimum de qualités rédactionnelles, et d’autre part, de se confronter à la littérature étrangère, notamment anglophone. Pourtant, c’est un impératif, vous ne pourrez y déroger. Vous ne pouvez pas vous contenter d’articles francophones pour constituer votre revue de la littérature.

La recherche est internationale et la langue anglaise est la langue de référence où se trouve la majorité des publications scientifiques. Si vous avez des difficultés dans la langue de Shakespeare, n’hésitez pas à utiliser des outils d’aide à la traduction comme Google Traduction, Deepl ou Babylon. Je vous déconseille de traduire la totalité des articles, soyez sélectifs et acceptez de ne pas tout comprendre d’un article.

 

Les bases de données à consulter

En ce qui concerne les bases de données à exploiter, en tant qu’étudiant en psycho, je vous conseille d’utiliser principalement les bases PsycInfo et ScienceDirect ; vous devriez y avoir accès depuis le catalogue de votre Bibliothèque Universitaire (BU) avec les codes de votre espace étudiant.

Dans ScienceDirect, vous aurez la chance de trouver beaucoup d’articles complets en version PDF. Ce qui n’est pas le cas dans les autres bases de données où vous ne trouverez souvent que le résumé de l’article (l’abstract), ce qui peut être frustrant. Mais rien ne vous empêche par la suite d’essayer de le chercher en dehors de la base de données, par exemple avec Google, vous pourriez très bien le trouver ailleurs. A défaut, une des astuces pour se procurer un article qui vous semble important est tout simplement de contacter l’auteur par email et de lui demander de bien vouloir vous l’envoyer.

 

Quelques critères importants

Un autre élément important à prendre en compte dans une revue de la littérature, c’est d’avoir un certain nombre de références bibliographiques récentes, à savoir datant de moins de 4-5 ans. En effet, de nombreux professeurs ont pour habitude d’examiner les références bibliographiques des mémoires avant de procéder à la lecture proprement dite. Par ce biais, les enseignants se forgent un avis préalable de la récence de la littérature et de la qualité du mémoire en question.

Je vous conseille d’éviter les revues de la littérature du style « catalogue » où les études sont citées les unes après les autres, sans analyse et sans aspect critique ; cela n’a aucun sens et vous desservira. En revanche, n’hésitez pas à problématiser votre revue de la littérature avec un regard critique, à bon escient évidemment, tout en confrontant les diverses études entre elles. Cela montrera clairement que vous êtes allé en profondeur dans l’analyse et la synthèse de la littérature scientifique.

 

 

Définir les concepts importants de son étude

Un des éléments importants d’une revue de la littérature est l’aspect définitoire. En cela, il faut toujours définir les concepts que vous présentez, suivant les différentes théories que vous allez citer.

Par la suite, dans votre problématique, vous reprendrez les concepts que vous avez décidé d’étudier tout en indiquant sur quelle définition vous vous appuyez et sur quelle théorie vous vous basez.

En effet, la problématique d’une recherche devrait toujours préciser sur quelle théorie vous vous appuierez et qui servira de théorie référence à votre recherche. Il s’agit là de vous positionner dans le champ scientifique, en tant qu’apprenti chercheur.

Je vous invite vraiment à utiliser un logiciel de gestion bibliographique pour gérer vos références. Je vous conseille fortement d’utiliser ZOTERO qui est un logiciel très performant et gratuit. Il vous sera utile à tous les stades de l’élaboration de votre mémoire de recherche, au départ, pour la gestion des références, les annotations, etc., et à la fin, lorsque vous devrez construire vos références aux normes APA, il le fera automatiquement, vous faisant gagner un temps précieux. Sachez que je proposerai très prochainement une formation complète à Zotero.

 

Voilà, c’est terminé pour cette première partie. En complément, je vous invite à télécharger mon ebook intitulé « Les 6 clés essentielles pour réussir brillamment votre mémoire de recherche » sur mon blog.

Laissez-moi un commentaire ci-dessous si vous avez besoin de plus de précisions ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser ; je vous promets de répondre à chacun d’entre vous.

Je vous souhaite une très bonne continuation dans la réalisation de votre mémoire de recherche.
A très bientôt pour la suite de mes conseils.
Christophe COUSI

IMPORTANT – MISE EN GARDE
Tous les conseils et les indications que je donne dans cet article sont valables pour un mémoire de recherche en psychologie, mais il faut vous référer principalement aux consignes spécifiques qui vous ont été données par vos directeurs de mémoire.
En effet, vos professeurs ont des attentes spécifiques (sur le fond et sur la forme) et je ne pourrais en aucun cas être tenu pour responsable si dans vos écrits vous ne respectiez en premier lieu les attentes spécifiques de vos enseignants.

 

Merci à Christophe pour cet excellent article. On espère qu’il vous plaît ! C’est à partager sur toute la planète, comme d’habitude 😉

Sur ce,

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Les Psychodingues

Les Psychodingues

Né le 23 septembre 2011, dans une chambre étudiante et toujours là pour vous proposer des informations, des conseils et autres témoignages sur les études de psychologie et le parcours universitaire.

4 Commentaires

  • Salomé dit :

    Bonsoir,
    je tiens tout d’abord à vous remercier pour cette article. J’aimerais savoir dans le cas où on reprend une étude en corrigeant un biais, au final c’est reprendre la même problématique de la dîtes étude n’est ce pas ? du coup est ce que pour la partie théorique on doit nécessairement partir de ce biais?

    • Christophe Cousi dit :

      Bonjour Salomé, oui c’est un peu ce que vous dites, on s’appuie sur une problématique existante mais on va y rajouter quelque chose de nouveau ou corriger un biais ou une limite et en faire une nouvelle étude. Donc on apporte quelque chose de nouveau. Il faudra dans ce cas justifier de l’intérêt de le faire car vous imaginez qu’il y a des biais plus ou moins importants qui affectent la validité de l’étude ; donc bien évaluer la pertinence de le faire. En ce sens, une fois votre étude réalisée, vous pourrez confronter vos résultats et voir si vous confirmez ou infirmez les résultats de l’étude ou des études antérieures. Pour la partie théorique, oui, vous devez donc justifier de la pertinence de prendre en compte ce biais (limite…) dans votre problématique et même avant dans la revue de la littérature qui précède. Est-ce que çà répond à votre question ?

  • Tsapi dit :

    Très intéressant je vous assure. Vraiment c’est une belle initiative qui sert la science

  • Christophe Cousi dit :

    Merci à Lisa de m’avoir permis de publier sur son super blog 😉 N’hésitez pas commenter l’article, à poser des questions…

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