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Aujourd’hui, on va parler de la vie en résidence universitaire et surtout de la survie en ce milieu parfois hostile.

Tu te souviens de cette période de ta vie où tu te disais « vivement que je prenne mon indépendance » ? Tu en as rêvé ? Les études sup’ l’ont fait !

Tu as mis dans tes vœux (pour les petits jeunes sur Parcoursup et pour les plus vieux sur APB), des facs assez éloignées de chez tes parents pour gagner ton émancipation. Grâce à tes résultats exemplaires, tu as été accepté(e) dans une université située plus ou moins loin du domicile parental. Joie incommensurable.

Dans ta tête, tu t’imagines déjà faire des fêtes chez toi H24, faire de bons petits plats et disposer ton appart’ à la mode feng shui. Douce rêverie, utopie – que dis-je ! – ILLUSION. Car la réalité, mes chers dingos, est tout autre….

 

 

Quand l’appart se transforme en chambrette

Le choc

Lorsque tu as rempli ta fameuse demande de logement, tu as certainement pris le logement le moins cher et, par conséquent, le plus petit. Sur le papier, 10m², ça ne fait pas peur, c’est même le paradis. En réalité, c’est l’enfer.

Cela fait des mois que tu prévois la disposition des meubles dans ce que tu crois être ton « appart’ » et, le jour J, tu pousses la porte d’une pièce aussi grande que le pipi-room de la maison de tes parents. C’est la douche froide.

Tu te rends douloureusement compte que les deux bibliothèques, le bureau en angle, le canapé et les trois tables basses que tu avais acheté ne passeront pas. En réalité, tu n’es même pas sûr(e) de pouvoir réussir à entrer à l’intérieur de ton « appart’ ».

 

La douleur

Mais ce n’est que le début des déconvenues. Tu arrives à te faufiler à l’intérieur de ce réduit mais, tes parents qui t’accompagnent (aucun oisillon ne quitte le nid sans ses parents), se sont également glissés dans la pièce.

Et là, c’est le drame : vous ne pouvez plus faire un seul mouvement. Adieu fêtes à la Projet X, adieu soirées poker, adieu soirées raclette pour 12 personnes… Mais ce n’est pas tout, l’un de vous arrive à ouvrir la porte de la salle de bain. Tu découvres le seul endroit où tu peux prendre une douche, faire pipi et te laver les dents en même temps.

Ton père lit le désarroi sur ton visage (un aveugle pourrait le voir) et pour essayer de rassurer le petit oisillon qui se demande si, finalement, quitter le nid était une bonne idée, dit d’une voix faussement enjouée : « Au moins, tu ne perdras pas de temps pour te préparer le matin ! 

Ta mère quant à elle est en train de pester devant l’état de crasse avancé de ce que tu appelles encore ton « appart’ » (tu es dans le déni).

 

La colère

Parce que oui, généralement, tu attends des heures avant que le CROUS daigne enfin te donner la clé de ta chambre, mais, par-dessus le marché, on te loue un taudis (pas toujours si le ou la propriétaire précédent(e) était quelqu’un doté d’une minimum d’hygiène → voir le point ci-dessous sur les tâches ménagères).

Il faut donc récurer les moindres recoins avant d’y installer tes affaires. Tes parents râleront, te diront qu’ils espèrent que tu te souviendras de ce qu’ils sont en train de faire pour toi le jour où ils seront vieux et que personne ne voudra les accueillir.

 

Après avoir réussi à appréhender ce qui vraisemblablement va être ton espace de (sur)vie pendant au moins un an, il est temps de déballer tes affaires.

Un conseil si tu envisages d’emménager en résidence universitaire : prépare tes affaires pour ton emménagement et enlève la moitié de ce que tu comptais prendre (tout bien réfléchi, enlèves-en le tiers). Qu’on se le dise, essayer de caser une cuisine, une salle de bain, un salon et une chambre dans un 10m² est MISSION IMPOSSIBLE, je répète, MISSION IMPOSSIBLE.

 

Le marchandage

Autre conseil : ta mère va forcément insister pour que tu gardes le dénoyauteur et le couteau électrique ainsi que le presse-purée. Comporte-toi en oisillon fort, courageux et indépendant et RESISTE (prouve que tu existes) et dis lui que malgré ce qu’elle pense, non, tu n’auras aucunement besoin de tout cela.

 

L’acceptation

Une fois que tu es bien installé(e), que ta mère a fait ton lit trois fois et qu’elle a compté combien de craquelures il y avait sur ton plafond, l’heure des au revoir a sonné. C’est un moment toujours délicat : gênant et empreint d’une certaine dose de sentimentalisme.

Une fois la séquence émotion passée, la porte claquée et les parents partis, tu peux enfin savourer le fait d’être dans ce que tu n’appelleras désormais plus jamais ton « appart’ », mais bien ta « chambre » (tu as vaincu le déni), mais, comme dit le proverbe « Mieux vaut un petit chez soi qu’un grand chez les autres ».

 

Le coup de blues du premier jour

Une fois tes parents partis, tu vas avoir une drôle de sensation dans la poitrine. Tu vas te demander si, finalement, partir loin de chez toi, loin de tout ce qui t’était familier était une bonne idée.

Rassure-toi, ça ne va pas durer. C’est une réaction normale. Tu es un peu chamboulé(e) d’arriver dans un lieu que tu ne connais pas (qui plus est beaucoup plus petit que ce que tu imaginais), sans personne pour t’aider ; car c’est là que se trouve le nerf de la guerre : tu vas devoir tout faire, tout(e) seul(e).

C’est à ce moment précis que tu te rendras compte de ce que tout cela implique : ménage, courses, lessives, cuisine, papiers administratifs…. Tu hyperventiles. Si tu appelles tes parents maintenant, ils peuvent encore venir te chercher… Mais non, sois fort. Tu es un petit oisillon courageux, rappelons-le (et tu n’as surtout pas envie de leur donner raison : cela fait des mois qu’ils te parlent des tâches ménagères à faire seul(e) et que tu fais la sourde oreille). Tu vas donc prendre cette jolie casserole et te préparer un véritable festin à base de… Pâtes.

 

Faire la cuisine en résidence universitaire

Encore une fois, avant d’habiter en résidence universitaire, on imagine que l’on va vivre dans un palace. On pense donc que l’on aura le temps, l’envie, les moyens et surtout la place de cuisiner. Le retour à la réalité est extrêmement douloureux.

Je te vois venir : cuisinier dans un 10m² est largement faisable. Oui. Mais non. As-tu déjà essayé de cuisiner dans un 10m² qui est aussi ta chambre, ton salon et ta salle de bain ? Non. Mais ce n’est pas le pire. As-tu déjà essayer de cuisinier dans un 10m² avec un détecteur de fumée hyper sensible, juste au-dessus de ta plaque de cuisson ? Ceci est extrêmement périlleux.

Surtout au début, quand tu n’es encore qu’un jeune padawan de la cuisine en terrain hostile. Mon conseil : ouvre ta fenêtre quand tu cuisines, ça t’évitera d’alerter tout ton bâtiment en faisant bouillir de l’eau pour tes pâtes. En été, c’est cool ; en hiver, ça l’est moins. Mais entre l’alarme et le froid, il faut choisir. En outre, ça évitera les odeurs de nourriture qui empestent pendant des heures.

Autre solution, les cuisines collectives où tu as de la place pour cuisiner (à condition de ne pas arriver en heure de pointe). Personnellement, je ne suis pas très fan des cuisines collectives : déjà, parce qu’il faut surveiller sa nourriture afin d’éviter que quelqu’un ne vous la prenne (alors que chez soi, on peut faire autre chose pendant que ses pâtes sont en train de cuire).

Ensuite, parce qu’elles ferment à partir d’une certaine heure et que j’aime avoir la possibilité de me faire cuire un steak à 3 heures du matin. Enfin, parce que je n’ai pas forcément envie de faire ma petite popote devant tout le monde, en pyjama, pas maquillée et en chantant à tue-tête. Avec la plaque de cuisson, tu auras peut-être l’impression d’être en camping, mais tu pourras cuisiner ce que tu veux, quand tu veux et dans la tenue que tu veux !

S’occuper des tâches ménagères

Faut que ça brille !

C’est lorsque tu vas être obligé(e) de faire le ménage pour la première fois dans ta chambre que tu vas regretter d’avoir quitté le domicile familial. Tu vas découvrir un tas de produits sympa : un pour les vitres, un autre pour le sol, un pour dépoussiérer, un pour la salle de bain…

Très vite, tu réaliseras qu’investir dans un abonnement à la salle de sport ne sert à rien si tu fais une séance de ménage par semaine. Une fois par semaine pour un 10m² ça te semble trop ? Si tu veux vivre dans un environnement sain, ça ne l’est pas, crois-moi ! Tu vas vite l’apprendre : un espace de vie, même de 10m², se salit extrêmement vite.

 

De surcroît, ta réflexion ne pourra pas être claire, tu ne pourras pas appréhender correctement un problème ou un devoir si ton environnement est sale et désordonné. Et puis, avouons qu’il est tout de même plus agréable de rentrer chez soi quand il sent bon, qu’il est propre et rangé !

En te mettant aux tâches ménagères, tu comprendras pourquoi tes parents pestaient contre toi quand tu salissais le sol ou les vitres qu’ils venaient juste de nettoyer.

Le point positif, c’est que dans un 10m², tu n’as pas besoin de tout astiquer pendant 4 heures… Sauf si tu es extrêmement maniaque.

 

Dans la catégorie tâches ménagères, je demande la lessive !

Fini le temps où Papa et Maman s’occupaient de mettre ton linge dans la machine, de l’accrocher et de le repasser. Désormais, c’est à toi de t’en occuper, d’apprendre à apprivoiser la machine à laver et éventuellement le sèche-linge, de le repasser et de le ranger dans ton placard.

Un conseil, généralement, tu mélanges le linge clair avec le linge foncé dans une même machine (faire deux machines pour chaque type de linge ou s’offrir une pinte de plus samedi soir ? L’étudiant est pauvre et se doit de déterminer ses priorités).

Dans ce cas, n’oublie jamais – je dis bien JAMAIS – de mettre une lingette anti-décoloration pour prévenir tout accident. La lingette anti-décoloration, c’est comme le préservatif : si tu n’en mets pas, bonjour les dégâts !

Cependant, si tu ne veux pas utiliser les machines mises à ta disposition dans ta résidence (si tant est qu’il y en aient), tu peux toujours faire ta lessive chez tes parents… Si tu rentres chez eux régulièrement. Et n’oublie pas que le linge rapporté doit revenir à la résidence universitaire et que c’est toi qui porte ta valise.

 

Stop à la procrastination !

La règle d’or avec les tâches ménagères, c’est de ne pas les remettre à plus tard : donne toi une plage horaire dans la semaine où tu t’astreins à astiquer ta chambre et n’oublie pas qu’attendre de ne plus avoir d’assiettes dans son placard pour faire la vaisselle est une mauvaise solution.

Tu as du mal à te motiver ? Voici 4 choses à te dire :

  • 10m², ce n’est pas la mer à boire, ça peut être vite fait si tu t’y mets rapidement et que tu ne traînes pas ;
  • pour une surface si petite, chaque chose mal rangée se voit immédiatement, alors autant ranger tout de suite ;
  • le ménage est aussi efficace qu’une séance de cardio ;
  • tu te sentiras vraiment satisfait une fois que tu auras terminé.

 

Faire les courses

Pour les courses, deux écoles s’affrontent : ceux qui rentrent régulièrement chez leurs parents et ceux qui restent plusieurs semaines cloîtrés dans leur chambre universitaire.

Pour les premiers, la question des courses est vite réglée. Papa et/ou Maman leur font un joli plein de victuailles en plus des courses hebdomadaires familiales.

Le point positif : tu n’as pas besoin de te déplacer et de t’adonner à cette pratique aussi sportive qu’une heure de pilates. En outre, c’est une dépense d’argent que tu n’auras pas à gérer et cela t’évite d’acheter n’importe quoi dans les magasins.

Le point négatif : il faut ramener ce chargement dans ta valise après le week-end familial. Nous avons tous les mêmes parents : ceux qui pensent que l’on va mourir de faim. Alors forcément, ce qui devrait être un plein de courses pour un étudiant se transforme souvent en ravitaillement pour une mission humanitaire.

Pour les autres, les courses seront à leur charge : en termes de déplacement, de temps et de budget. Le point positif c’est que tu peux choisir exactement ce que tu veux manger (mais c’est également un point négatif : on est davantage tentés par une pizza 4 fromages plutôt que par des brocolis).

Le point négatif c’est que faire des courses est terriblement chronophage, que ça coûte cher et qu’il faut s’équiper. En effet, il est hors de question d’aller faire des courses sans prévoir un chariot (un conseil : ces petits chariots à roulettes, oui tu sais, ce genre de choses qu’ont les petites mamies qui font leurs courses ? Procure toi-en un, tu verras que c’est drôlement pratique).

ASTUCE : 

Pour éviter que tes courses hebdomadaires te poussent à contracter un prêt étudiant : lister tout ce dont tu as besoin avant de partir de chez toi et conforme-toi à ce que tu as écrit, NE CRAQUE PAS (n’achète pas de choses futiles comme des tablettes de chocolat et concentre-toi sur les fondamentaux : produit vaisselle, mouchoirs et yaourts).

Autre conseil : fais les courses tout de suite après avoir mangé, ça t’évitera de te laisser tenter.

Voici donc quelques astuces et témoignages sur la vie en résidence universitaire… J’espère que cet article ne t’a pas découragé car je pourrais aussi te parler de l’administration (parfois) désastreuse du CROUS, mais on va en rester là – pour le moment !

L’indépendance se gagne et s’apprend, elle ne tombe pas du ciel, c’est pourquoi, la vie en solo te paraîtra certainement difficile les premiers temps. Tes parents risquent d’être assez intrusifs au début. Mais si tu leurs prouves que tu peux te comporter en adulte, tout se passera bien – pour toi comme pour eux !

Pour reprendre, voici les 10 commandements de la vie en résidence universitaire :

 

  • D’illusions, tu ne te berceras pas
  • De grandes soirées et de grands repas, tu ne feras pas
  • Des pâtes, tu mangeras
  • De nouveaux produits, tu découvriras
  • T’organiser, tu devras
  • A demain, tu ne remettras pas
  • Un budget, tu géreras
  • De patience, tu t’armeras
  • Ton indépendance, tu chériras
  • Douter de toi, tu pourras
  • Baisser les bras, tu t’interdiras

 

Sur ce,

 

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Les Psychodingues

Les Psychodingues

Né le 23 septembre 2011, dans une chambre étudiante et toujours là pour vous proposer des informations, des conseils et autres témoignages sur les études de psychologie et le parcours universitaire.

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