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Bonjour à toutes et à tous !

En guise d’introduction à la discipline, je vous propose un premier article dévoilant quelques points nécessaires à la compréhension de ce que sont la psychologie clinique et la neuropsychologie.

Ces points ne sont pas exhaustifs mais ils ont pour but de vous informer sur la pratique et l’étendue des connaissances impliquées dans leur mise en œuvre et développement. En vous souhaitant une bonne lecture.

 

La psychologie clinique

 

Un domaine bien connu…

La psychologie clinique est en partie identique à la représentation communément partagée de la psychologie, dans le sens où il s’agit de la branche de la psychologie qui participe à la prise en charge des patients (atteints de pathologies, troubles divers ou non) ou encore de personnes en souffrance psychique.

Elle est bien souvent confondue avec la psychanalyse et considérée comme similaire à la psychopathologie. En effet, pour les étudiants ainsi que pour certains professionnels, ces disciplines sont difficiles à distinguer.

Pour faire une brève récapitulation, disons simplement que la psychologie clinique se décline en différentes voies :

  • la psychopathologie
  • la psychothérapie
  • la psychologie de la santé
  • la neuropsychologie

Ces voies peuvent aussi se diviser ; par exemple la psychothérapie peut être analytique, ou plus largement psychodynamique, cognitivo-comportementale ou systémique, pour n’en citer que quelques-unes.

 

Qui inclut la neuropsychologie

Ainsi retenez que la neuropsychologie est une discipline clinique et non une discipline à part entière. Cependant, elle n’est pas propre à la psychologie ; il y a des neurologues ou encore des orthophonistes spécialisés en neuropsychologie.

L’approche de base n’est cependant pas la même. Le but de cette discipline est d’étudier les fonctions mentales au travers de dysfonctionnements cérébraux, lésionnels ou fonctionnels.

Ainsi nous sommes typiquement dans la compréhension des liens entre le cerveau (ou même système nerveux), la cognition, et le comportement. Partant du principe que le cerveau est à l’ « origine » de ce qui fait la vie psychique, par le biais des perceptions environnementales, somesthésiques, proprioceptives, et des comportements produits sur cet environnement.

Il nous paraît important de comprendre quels sont les processus cérébraux et neuronaux impliqués dans ces comportements et quelles sont leurs relations réciproques.

Nous pourrions considérer que la neuropsychologie est à la neurologie ce que la psychopathologie est à la psychiatrie. Cependant ce n’est pas si évident que cela puisque l’essor de la neuropsychologie porte les réflexions jusqu’aux caractéristiques des maladies psychiatriques, et par conséquent les atteintes cérébrales qui les engendrent.

Attention toutefois, je ne sous-entends pas que les maladies psychiatriques ont une origine cérébrale, mais qu’un dysfonctionnement cérébral y est impliqué.

 

Une approche organique de la psychologie

En psychopathologie, les professionnels ont souvent tendance à négliger l’approche cérébrale dans la compréhension des troubles psychiatriques et, voire même neurologiques.

N’oubliez pas que les dires du patient dépendent de son fonctionnement mental, qui lui-même est dépendant du fonctionnement cérébral. Ce fonctionnement peut être perturbé par des lésions anatomiques, des anomalies génétiques, de neurotransmission, ou des traitements médicamenteux.

A titre personnel, j’ai régulièrement entendu dire de la part d’enseignants (en psychanalyse notamment) que les pathologies psychiatriques n’avaient pas de marqueurs organiques ou biologiques, qu’il s’agissait purement de « maladie de l’esprit ».

Cependant, « l’esprit » ne fonctionne pas sans cerveau, et les études actuelles et anciennes (datant d’il y a au moins 20 ans par exemple) mettent en évidence des anomalies anatomiques, morphologiques et fonctionnelles du système nerveux dans ces pathologies, sans parler des dysfonctionnements endocriniens, immunitaires et des mutations génétiques présentant des facteurs de risques.

Pour vous donner un exemple simple, un patient qui ne parle pas, peut ne pas parler pour diverses raisons ; il n’en a pas envie, il ne peut pas pour raisons neurologiques (maladie d’Alzheimer, trouble du langage, démences autres, troubles de l’initiation de la parole, apathie…), pour des raisons neuro-développementales (autisme, dysphasie…), psychiatrique (dépression avec aboulie, schizophrénie hébéphrénique…) ou à cause d’un traitement qui affecte ses facultés.

Il est donc nécessaire de ne pas se focaliser sur le pourquoi psychique des symptômes des patients, si tant est qu’il puisse être mis en évidence de façon fiable.

 

La pratique en neuropsychologie clinique

 

Des connaissances dans de nombreux domaines

Pour en revenir plus précisément à la pratique de la neuropsychologie en psychologie clinique, il est nécessaire de développer de bonnes connaissances en psychologie clinique (nan c’est vrai ?), en neurosciences, en psychopathologie et en psychologie cognitive.

Pourquoi tant de disciplines nécessaires ? Le psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie participe à l’aide au diagnostic, à l’évaluation cognitive et à la rééducation de patients très variés.

Pour lui, il est nécessaire de connaître la structure du cerveau, ainsi que ses fonctions, leurs localisations et les effets des lésions cérébrales sur le fonctionnement mental (que ce soit au niveau cognitif/émotionnel, et comportemental).

Ces nécessités s’étendent jusqu’à la connaissance de notions de psychopharmacologie, permettant de tenir compte des effets des traitements sur la prise en charge et le quotidien du patient (par exemple ; le Lorazépam, un anxiolytique pouvant générer une altération de la mémoire et de la concentration).

Autant dire qu’aucune notion liée de près ou de loin au cerveau, ou plus largement au système nerveux, ne doit être négligée. Bien évidemment, les connaissances sont vastes et parfois complexes et il est impossible de tout connaitre, même en fin de carrière. C’est pourquoi il est bon de s’intéresser à tout, d’être ouvert et de maintenir un certain niveau de formation en parallèle de la pratique professionnelle.

 

Les outils du psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie

Concernant la pratique en elle-même, elle tourne beaucoup autour de l’entretien clinique, outil incontournable de tout clinicien, qui permet de poser le contexte de l’apparition, de l’évolution et de l’évaluation des troubles le jour de la consultation.

Malgré cela, ce que beaucoup retiennent de la neuropsychologie est la phase de passation de tests cognitifs pour évaluer les fonctions mentales comme la mémoire, l’attention, le langage, l’intelligence…etc. Cependant cette évaluation n’est que secondaire à l’entretien et est dépourvue d’interprétation et de sens sans lui.

De plus, il est aussi nécessaire d’investiguer les aspects psychopathologiques et comportementaux des patients, nécessitant d’employer des échelles et des questionnaires qui ne sont pas propre à l’évaluation psychologique mais qui sont employés par les cliniciens au sens large.

Toutes ces informations recueillies auprès du patient, mais aussi de ses proches, sont nécessaires à la construction de la future rééducation du patient, qui reposera d’une part sur les éléments déficitaires à rééduquer, mais aussi sur les éléments préservés sur lesquels nous pourrons nous appuyer. Car en effet, un patient n’est pas une somme de déficits, c’est avant tout un individu qui a des possibilités, des savoir-faire, des stratégies et des ressources « mentales » qui permettront son rétablissement.

Tout dépend des lieux de pratique, l’évaluation neuropsychologique peut paraître redondante, ennuyeuse et/ou lassante, c’est en partie ce qui déterminera si cette pratique est faite pour vous ou non.

L’avantage de cette spécialité est selon moi la variété des pathologies rencontrées, et la diversité des lieux de pratique. Pour ne citer que les hôpitaux, le psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie peut être amené à intervenir au sein des services de psychiatrie, de pédiatrie, de neurologie, de rééducation, neurochirurgie, neuro-oncologie…etc.

 

Il y a énormément à en dire, mais il ne s’agit là que d’un bref article de présentation. Toute remarque/question/critique est la bienvenue, c’est pourquoi je vous demande de ne pas hésiter à me faire part de toutes vos pensées.

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Lucas Ronat

Lucas Ronat

Psychologue clinicien spécialisé en Neuropsychologie, Diplômé d'un Master Recherche en Neurosciences, spécialité Neurobiologie, Neurophysiologie, Neuropathologie à l'Aix-Marseille Université. Je travaille sur les troubles du comportement dans les maladies neurodégénératives, notamment la Dégénérescence Lobaire FrontoTemporale comportementale. Si vous avez des questions sur la psychologie en général, les neurosciences, la psychopathologie ou la neuropsychologie, entre autres, n'hésitez pas à me contacter sur mon adresse mail. Généralement je réponds dans la journée ;)

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