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Salut les dingos !

Aujourd’hui, on accueille le témoignage d’une psychologue du travail sur le blog. Elle s’appelle Auréline Roume, elle a crée son cabinet de psychologie du travail et de ressources humaines, Ergora Conseil l’année dernière. Dans cet article, elle répond à nos questions sur son activité et la création de son cabinet.

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire (diplômes et formations complémentaires éventuelles) ?

J’ai effectué toutes mes études à l’Université de Bordeaux. J’ai choisi la licence de psychologie car à l’obtention de mon bac, mon projet professionnel était de devenir enseignante spécialisée auprès de sourds et malentendants. Au cours de mes premières années universitaires, j’ai découvert la psychologie cognitive et me suis passionnée pour la neuropsychologie.

En parallèle de mes études, j’ai travaillé notamment dans le milieu socioéducatif et j’ai été très investie dans le monde associatif étudiant. Mon engagement a longtemps été prioritaire et j’ai validé mes années de formation avec un certain retard (9 ans pour obtenir mon diplôme au lieu de 5 ans). Pour autant, je n’ai aucun regret. J’ai eu la chance d’avoir une riche expérience, de rencontrer de nombreuses personnes, de participer à divers projets et surtout de développer de vastes compétences qui me servent en tant que professionnelle.

J’ai effectué une année de master en neuropsychologie avant de me rendre compte que la spécialisation Psychologie du travail correspondait davantage à ce que j’aimais faire à côté de mes études. C’est lors d’une conversation avec une étudiante de cette spécialité que j’ai eu un vrai déclic : L’adéquation de la psychologie du travail avec ce qui m’animait depuis toutes ses années.

 

Comment vous est venue cette envie de créer votre propre cabinet ?

L’envie est arrivée après la création… Disons que des opportunités se sont présentées. J’ai été contacté par un client avec qui je travaille toujours aujourd’hui pour une proposition de prestation qui correspondait à mon champ de compétences. J’ai créé mon statut auto entrepreneuse et d’autres clients sont arrivés par la suite.

 

Selon vous, quelles qualités et compétences sont nécessaires pour cela ?

De la proactivité, il ne faut pas attendre qu’une demande vienne. Il faut anticiper, préparer ses outils d’intervention, se documenter, aller à la rencontre de potentiels futurs clients, développer son réseau, sa marque…

De la motivation, il y a des hauts et des bas et il peut être très facile de lâcher quand on n’arrive pas à trouver de clients ou que les retours du travail que l’on a fourni ne sont pas suffisants.

De l’organisation, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est mince. Au début, j’ai eu pas mal de difficultés à gérer mon temps de travail, pourtant avoir du temps pour soi en dehors des activités de son cabinet est essentiel.

 

Avez-vous rencontré des difficultés particulières lors du démarrage de votre activité ?

La gestion du temps ! J’ai toujours été quelqu’un de très investie, je fonctionne à l’objectif tant que je n’ai pas fini ce que je me suis fixée je continue. Au début de mon activité, il m’arrivait de finir mes journées à 3h du matin car je voulais absolument boucler un bilan.

Le risque quand on est à son compte c’est que le temps c’est de l’argent. Si on ne travaille pas on n’a pas d’argent. Et si on ne finit pas un projet on ne peut pas en chercher un autre.

 

Comment avez-vous cherché vos premiers clients, quelles démarches avez-vous adopté ?

Comme je l’ai dit précédemment, ils se sont présentés à moi. J’ai eu deux importants clients (entreprise) qui m’ont trouvé via Linkedin. Aujourd’hui, j’essaie de diversifier ma clientèle notamment avec des particuliers. Cela passe par le bouche à oreille mais aussi en dynamisant mon profil sur les réseaux sociaux et en communicant sur mon entreprise.

J’ai créé en novembre 2019 mon site internet, j’y écris des articles sur des sujets d’actualités liés à l’orientation, l’insertion professionnelle, les problématiques RH et plus largement les dynamiques dans les organisations. Communiquer est essentiel si on veut se faire connaître et trouver de nouveaux clients.

 

Qu’est-ce qui a précisé les missions d’intervention de votre cabinet ? Avez-vous détecté un besoin avec l’expérience ?

L’accompagnement en orientation scolaire et en insertion professionnelle est prépondérant. Les multiples réformes notamment celle du bac ainsi que la sélection à l’entrée du supérieur poussent les jeunes et leur parents à faire des choix stratégiques et il y a une réelle angoisse sur le choix d’un cursus.

Les jeunes que j’accompagne sont emplis de doute sur leur orientation mais aussi sur le métier qu’ils devront exercer. Et cela ne se finit pas avec le diplôme en poche. Le marché de l’emploi est complexe et les offres ne tombent pas à l’issue du précieux sésame. On apprend peu aux étudiants à se préparer à entrer sur le marché de l’emploi.

 

Quelles sont les différences entre un poste en cabinet et un poste de psychologue du travail en entreprise ? (pratique, organisation, gestion des finances …etc)

En cabinet, j’ai la chance d’avoir une variété de missions plutôt intéressantes. Je travaille sur l’accompagnement en orientation et en insertion professionnelle, la santé au travail, le recrutement et la formation. En entreprise j’ai l’impression que les missions d’un psychologue peuvent être plus concentrées.

Pour autant, ce qui me manque c’est le lien avec des collègues de travail. Mes interventions sont souvent brèves et en tant que prestataire/ consultante mon statut est particulier. Aussi la sécurité financière est compliquée, on ne sait pas de quoi le mois prochain sera fait.

 

D’ailleurs, comment définiriez-vous le métier de psychologue du travail ?

C’est justement le sujet de mon premier article sur le site de mon cabinet « Comprendre le métier de Psychologue du travail ». Souvent, on a l’image d’un psychologue clinicien qui prend en charge uniquement les problèmes des salariés. Mais un psychologue du travail intervient sur de plus vastes domaines que l’unique souffrance individuelle au travail.

  • Santé au travail : Accompagner des personnes souffrant de risques professionnelles (Risques psychosociaux (RPS), Burn-out, Bore-out, dépression, Licenciement…) …
  • Psychologie du personnel : Recrutement, Analyse de poste, Intégration des nouveaux salariés, Évaluation des compétences…
  • Développement professionnel et personnel : Implication, Motivation, Gestion de carrière, Orientation professionnel, Satisfaction au travail…
  • Psychologie de l’organisation : Analyse du travail, Besoin de l’entreprise, Intrepreunariat, Accompagnement aux changements, Analyse du besoin de formation, diagnostic et audit social…
  • Ingénierie de formation : Montage et évaluation d’action de formation
  • Travail sur le collectif : Dynamique de groupe, Engagement des collaborateurs, Accompagnement des managers, Développement de l’intelligence collective, Gestion de conflit…

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

L’aide que j’apporte aux personnes que j’accompagne. J’ai souvent l’impression qu’on fonctionne un peu comme une équipe. Leur réussite est aussi la mienne. Il n’y a rien de plus valorisant que lorsqu’à la fin de l’accompagnement j’observe l’évolution des réflexions de mes clients, que je vois qu’il y a eu un déclic, une prise de conscience. Ensemble nous avons réussi à débloquer une situation ou à valider un projet concret.

 

Au contraire, qu’est-ce qui est le plus complexe à gérer dans ce métier, selon vous ?

Les murs auxquels on se heurte parfois quand malgré l’évidence les personnes ne sont pas prêtes à être accompagnées. C’est notamment le cas avec les entreprises qui ne veulent pas reconnaître le problème. On est sur une attribution causale externe, on n’est pas responsable des difficultés et on veut une solution magique qui ne correspond pas au réel besoin. C’est assez frustrant, de ne pas pouvoir accompagner comme il le faudrait, d’avoir des contraintes liées à un déni de la part du client.

 

Utilisez-vous des outils, méthodes, et ce dans quel cadre ?

J’essaye d’être créative, j’aime apporter un peu de ma personnalité dans mes outils et mes méthodes. Par exemple j’utilise beaucoup de supports pédagogiques dans mes accompagnements : lego, petits canards, puzzles… Cela permet d’avoir une visualisation intéressante des blocages et de mettre en contexte. Attention, cela reste très professionnel. Il s’agit uniquement de supports.

Même si mes interventions/accompagnements s’inscrivent dans un cadre je n’ai pas de méthodes ou d’outils fixes. J’adapte selon les besoins et le profil de mes clients. Je trouve que c’est un réel enrichissement de pouvoir adapter quasiment à chaque fois ses interventions.

 

Collaborez-vous avec d’autres professionnels en dehors de votre cabinet ?

Très peu malheureusement. Mais j’échange beaucoup sur les réseaux sociaux pour ouvrir mes réflexions personnelles sur ma posture professionnelle.

 

Avez-vous d’autres choses à ajouter ou des conseils à donner aux étudiants souhaitant créer leur propre cabinet ?

Prenez le temps de construire votre projet. Il est vrai que j’ai démarré mon activité très vite. Avec le recul, je pense que la création d’un cabinet ne doit pas se faire à la sortie du diplôme. Mes expériences bénévoles et salariées durant mes études m’ont permis d’avancer plus vite et avec plus d’assurance… Mais je pense qu’une solide expérience professionnelle est essentielle avant de se lancer.

 

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Les Psychodingues

Les Psychodingues

Né le 23 septembre 2011, dans une chambre étudiante et toujours là pour vous proposer des informations, des conseils et autres témoignages sur les études de psychologie et le parcours universitaire.

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